mercredi 15 décembre 2010

About what ?

Simplement l'étude du courant Réaliste, ses domaines d'applications, ses caractéristiques, avec en prime un exemple concret en littérature et peinture. Simple non ?

mardi 14 décembre 2010

Dans un premier temps : explication du fondement de ce courant – en France -, en passant par les classiques et récurrentes questions : Quoi ? Pourquoi ? Où ? Quand ? Comment ? Qui ?

« J'étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l'équinoxe d'automne, empêchait d'entendre mes cris : on m'a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s'est jamais effacée de ma mémoire. » (Chateaubriand, extrait de « Mémoires d’outre-tombe »). Sentimentalisme, lyrisme, voici un exemple typique de l’influence du courant Romantique sur la littérature de la première moitié du XIXème siècle. J’ai bien dit Romantisme oui, loin de moi l’idée de vous induire en erreur, mais seulement de me servir de cet exemple comme point de départ de la présentation du courant Réaliste. Pourquoi ? Car si ce courant est apparu, c’est en en tant que rupture du Romantisme, émergence d’un besoin de réaction envers ce courant. C’est donc à partir de la seconde moitié de ce siècle que le courant Réaliste arrive en France,  à travers une palette plus ou moins large d’écrivains et d’artistes, marquant de leur empreinte la culture de ce pays.

Le cadre spatio-temporel étant placé, il est temps de se demander qu’est-ce que le courant Réaliste ? La réponse la plus commune est la plus juste se rattache à une revendication littéraire. Outre le principe de courant littéraire, le roman Réaliste a pour mission d’exprimer plus fidèlement possible la réalité, de peindre le réel. Cette littérature est donc un miroir de la réalité, du vrai, l’interprétation de la volonté des écrivains de reproduire la société contemporaine, reproduire le réel sans idéalisation de celle-ci.

La vie quotidienne est donc prit en compte comme un objet littéraire et plus précisément des thèmes évocateurs sont retranscrits par les écrivains : le travail, les relations conjugales, affrontements sociaux, évocations des classe moyennes et populaires. Les histoires réelles font parties intégrantes et sont la base du Réalisme, les personnages avec leurs sentiments leur physique et leur milieu sont évoqués avec minutie et objectivité.

On peut citer 4 écrivains considérés comme chef de file du courant Réaliste français : - Jules Champfleury (1821-1889) : théoricien de l’école littéraire Réaliste qui désigne pour la première fois cette littérature du vrai et cette volonté de reproduire le réel.
-         Marie-Henri Beyle dit Stendhal (1783-1840) : véritable père fondateur du réalisme avec des romans comme « Le Rouge et le Noir » et l’emblématique  personnage de Julien Sorel, ou encore «  La Chartreuse de Parme ».
-         Honoré de Balzac (1799-1850) : il marque une nouvelle étape dans la progression du réalisme. Avec son œuvre « La Comédie Humaine » (composée de 95 romans et nouvelles), basée sur l’étude Romanesque des différentes classes sociales. « Le Père Goriot » et « Eugénie Grandet » sont l’apogée du réalisme dans les œuvres de Balzac.
-         Gustave Flaubert (1821-1880) : a refusé d’être mêler au courant réaliste, mais ses deux plus grands romans « Madame Bovary » et « L’Education Sentimentale » sont deux exemples concrets de ce courant.

                                              Jules Champfleury




On peut citer également : les frères Goncourt, Guy de Maupassant (dont vous réentendrez parler par la suite…), Emile Zola (dont vous réentendrez parler également…).

D’autres genres littéraires ont été touchés par le courant réaliste : Banville et Leconte de Lisle se sont fait remarqué pour leurs œuvres poétiques. Au théâtre : Eugène Scribe, Augier, Pailleron….


                                                              Stendhal 

lundi 13 décembre 2010

Second temps : le réalisme et la peinture.

On retrouve ici, les mêmes fondements que pour le réalisme en littérature : réaction contre le romantisme et les conventions néoclassiques, apparu dans la seconde moitiée du XIXème siècle, étude la réalité dans son authenticité ; Les sujets sont donc peints de façon franche et objective, sans application de théories formelles. On retrouve également cette attirance pour les même sujets évoqués en littérature : vie quotidienne du peuple, voir même en penchant pour des scènes pittoresques et anecdotiques.
3 peintres fondamenteux font exemples de réalisme dans leurs tableaux :
-Jean-Baptiste Corot ( 1796-1875) :  inspiré par Nicolas Poussin, il chercha et trouva son inspiration dans la nature telle qu’elle est.
                               
         
                                            Jean-Baptiste Corot, L’étang
-Gustave Courbet (1819-1877) : surement le peintre le pllus représentatif du courant réalisme en peinture, il adhère aux idées de Proudhon et s’exile en Suisse après l’écrasement de la commune de Paris.
                              
                                              Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans          
-Jean François Millet (1814-1875) : considéré comme le peintre de la vie paysanne, il rentre aux beaux-arts en 1837 et s’installe à Barbizon jusqu’à sa mort.
                                  
                                             Jean-François Millet, L’Angélus              

samedi 11 décembre 2010

"Bel-Ami", un roman réaliste ?

« Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera non pas à nous monter la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision la plus complète, la plus probante que la réalité même ».Cette citation de Guy de Maupassant résume bel et bien l’essence même du courant réaliste. Mais qu’en est-il vraiment dans la réalité romanesque du 19ème siècle ?
Car  si un roman se prétend réaliste, c’est qu’il est contemporain de son auteur et non d’une autre époque. Prenons donc comme étude de cas « Bel-Ami », roman écrit en 1885 par ce même Maupassant.
L’incipit du texte (première partie, chapitre 1 page 9 et 10) nous informe directement de la nature du cadre spatio-temporel du roman : on devine que l’action se déroule à Paris grâce à des notations de l’écrivain. En effet, l’auteur cite la rue Notre –Dame-de-Lorette crée en 1824, l’avenue du Bois de Boulogne crée en 1854 (maintenant appelée avenue Foch), l’église de la Madeleine dont les travaux se sont terminés en 1842 et surtout les Folies Bergères (crées en 1872) symbole d’une certaine débauche parisienne à la fin du 19ème siècle.  Cependant, l’année n’est pas nommée :
nous sommes le 28 juin, mais aucune autre indication. Pourquoi ? Tout bonnement parce que Maupassant en tant qu’écrivain réaliste peint la société de son temps. C’est un roman contemporain qui avec la plume de l’auteur est transformé en tableau de l’époque. Dans ce même implicit, on remarque également la présence d’un procédé typique des auteurs réalistes : l’entrée du personnage se fait « in media res », c'est-à-dire que le personnage est prit à un moment précis de sa vie.
                            Un bar aux Folies-Bergère, Edouard Manet
          
Dans le roman et son histoire, on retrouve très fréquemment des références attestant du caractère contemporain comme on a pu le voir avec le cadre spatio-temporel. Mais au-delà de ça, « Bel-Ami » est l’occasion parfaite d’en connaître plus sur les mœurs, les habitudes et la discussion de la fin du 19ème  siècle
tellement ce roman est parsemé  d’informations. Par exemple, la place de la femme dans cette société encore majoritairement masculine dans le domaine du travail, de la vie économique et politique. Les femmes se contentent d’une vie sociale, plus ou moins remplit selon la classe sociale. Il est également question d’une société de débauche où toutes les classes sociales sont  susceptibles de se retrouver  dans un endroit comme les Folies Bergères (on pense à Forestier, journaliste à la vie Française, qui y va en compagnie de Georges Duroy, lesquels ne se gênent de jeter un coup d’œil sur les femmes « charmantes » qui les entourent). On peut aussi noter la présence d’un nouveau lieu très « à la mode » à l’époque de Maupassant, ou plutôt  un accessoire grand format  pour jardin : la serre, lieu clos où les plus passionnés y  cultivent toutes sortes de légumes, et où les plus superficiels en font le symbole de leur richesse comme c’est le cas dans celle présente dans le roman (deuxième partie, chapitre 7 et pénultième chapitre du livre). Un sujet de discussion revient également très souvent dans le roman, prouvant une nouvelle fois la tendance réaliste du roman puisque très contemporain de l’époque de Maupassant. Il s’agit de l’installation des colons Français en Algérie que George Duroy a lui-même vécu, tout comme l’auteur...


« Bel-Ami » s’inscrit donc dans la lignée des grands romans réalistes de part sa reproduction totale de la société contemporaine de Maupassant mais également par des similutudes flagrantes entres les personnages du roman et des personnes bien rélles. En effet, chaque personnage important du roman est en quelque sorte un double  réel de la vie de Maupassant. Mais le personnage le plus similair à une vraie personne est celui de Georges Duroy. Héros du roman, son histoire son caractère et ses attirances sont identiques à celles de l’écrivain : tous deux sont nés en Normandie à laquelle ils attachent une affection toute particulière, tous deux ont participé à l’intégration des colons en Algérie avec l’armée en tant que sous officier, tous deux ont été des journalistes, tous deux ont connu un ascencion sociale fulgurante, tous deux sont amateur et attiré par les femmes, tous deux ont été de parfaits séducteurs et calculateurs. On peut également noter dans le roman l’insistance que Maupassant a à parler de la moustache de Georges Duroy, moustache que lui-même portait.
                                                                   Guy de Maupassant

     Mr Louis Pascal, un des tableaux de Henri Toulouse-Lautrec fréquemment associé et comparé à la figure de Georges Duroy

Mais attention à ne pas confondre : l’écrivain fait dans ce roman le portrait d’un homme et de sa vie et non pas une autobiographie implicite, même ci cet homme et cette vie sont similairs à la sienne. Comme le dit à juste titre Jean-Louis Bory dans la préface de l’ouvrage publié chez Gallimard en 1973 : « Bel-Ami retrace la carrière d’un Maupassant qui n’aurait pas eu de talent littéraire ».